Les langues régionales appartiennent au Patrimoine de la France
Toute langue est à la fois un marqueur identitaire fort et un patrimoine vivant à sauvegarder.
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« Le francoprovençal » est parlé dans : le Rhône, la Savoie, la Haute-Savoie, l’Ain, la Loire et l’Isère, et dans les zones septentrionales de l’Ardèche et de la Drôme, dans l’extrémité sud-est de la Bourgogne et dans le sud de la Franche-Comté, ainsi que dans les cantons de la Suisse romande (sauf celui du Jura) et en Italie, dans la « Vallée d’Aoste », dans quelques vallées piémontaises, mais aussi – de façon surprenante – dans quelques localités des Pouilles (au sud du pays) où, aux XIIIe et XIVe siècles, des habitants originaires des actuels départements de l’Isère et de l’Ain sont venus s’installer.
On peut donc dire que le « francoprovençal » est notre langue régionale mais aussi une langue internationale, et que cette appellation regroupe tous les patois de ces pays…
Les parlers régionaux ou vernaculaires sont souvent nommés “patois”, terme qui a parfois pris une connotation péjorative, fortement dévalorisée, notamment par le système scolaire. Aujourd’hui avec l’adoption par les députés de la proposition de la loi « MOLAC », les langues régionales ont obtenu une réelle reconnaissance, hélas, déjà, récemment, partiellement censurée…
Depuis le 16 décembre 2021, l’enseignement des langues et cultures régionales est inscrit au Bulletin officiel n°47 de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Cet enseignement s’applique en particulier au francoprovençal, reconnu officiellement comme langue régionale. La circulaire publiée le 14 décembre 2021 propose un cadre législatif et réglementaire pour accompagner ces décisions, considérées comme une grande victoire d’un combat livré par des femmes et des hommes qui ont œuvré pour la reconnaissance de leur langue depuis près de trente ans..
Certes, tout est à créer, mais cette officialisation ouvre beaucoup d’espérance.
Grâce à l’action conjuguée du Rectorat, des Universitaires, des Élus, des Fédérations et des Associations, il sera désormais possible de construire une filière pour développer l’enseignement de notre langue et de sa culture, et ainsi la rendre pérenne.
BULLETIN OFFICIEL de l’ÉDUCATION NATIONALE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
« Ensemble pour que vive et survive le Francoprovençal unissons nos forces »
« Ensemble » se dit en Francoprovençal :
A Toussieu anchon (Tui )
En Ardèche : anchon (Tui)
St Bonnet de Mûres anchin (Tote)
A Amplepuis insim ou ésiamo (Teus)
St Etienne du Bois èssèblou
Lyonnais insimblo ou insion
St Julien insian
Anneyron ensin (tous ensemble : tu prensan)
« Insim sauvegardons notre patrimoine linguistique, tout aussi précieux que les vieilles pierres »
Pour la Fédération du Francoprovençal, la Présidente : Yvette Pontet-Fargeot 31 mai 2021
Langues régionales
Les langues régionales se définissent, dans l’Hexagone, comme des langues parlées sur une partie du territoire national depuis plus longtemps que le français langue commune.
Par ordre alphabétique : basque, breton, catalan, corse, dialectes allemands d’Alsace et de Moselle (alsacien et francique mosellan), flamand occidental, francoprovençal, langues d’oïl, (bourguignon-morvandiau), champenois, franc-comtois, gallo, lorrain, normand, picard, poitevin-saintongeais (poitevin, saintongeais), wallon, occitan ou langue d’oc (gascon, languedocien, provençal, auvergnat, limousin, vivaro-alpin), parlers liguriens.
( Ministère de la culture, politique de la langue).
Les langues régionales françaises
Définitions et explications
L’ancien français
Nom donné au français de la période médiévale, du Xe au XIIIe siècle; il est issu du bas latin, la langue parlée sur le territoire de la Gaule après la conquête romaine et l’éviction quasi-totale du gaulois. Au IXe siècle, la distinction entre le latin ecclésiastique, langue savante qui était une forme altérée du latin classique et le roman, issu du latin populaire est effective.
Est dite langue régionale française
Une langue ou un parler propre à une région s’est développé en marge de la langue officielle ou nationale. Si l’on prend le mot langue dans son sens linguistique (système qui permet à une parole de faire sens), il faut considérer comme langue ce qu’on appelle parfois dialecte, parfois patois. Au cours de l’histoire, le français s’est imposé comme langue au sens étroit, c’est-à-dire langue commune et favorisée politiquement sur un large territoire ; il a cependant longtemps coexisté avec des langues régionales dont certaines subsistent encore.
Le mot dialecte
Dans le langage courant, désigne une langue différente de la langue commune et dominante ; dans le langage savant, il désigne un idiome considéré comme l’une des variantes d’un ensemble linguistique. Dans le premier sens, on peut dire que l’alsacien est un dialecte de France ; dans le second sens, il faut dire que l’alsacien est un dialecte germanique. On réserve parfois le terme de langue régionale aux parlers n’appartenant pas à la famille romane à laquelle appartient le français, ou aux parlers romans n’appartenant pas au groupe gallo-roman.
Le mot patois
Permet de désigner les nombreux idiomes servants (ou ayant servi) dans le monde rural traditionnel, de moyen de communication dans l’espace restreint d’une communauté.
Ne sont pas romans
Le breton (dialecte celtique parlé en Bretagne), l’Alsacien et le Lorrain germanique (dialecte bas-germanique, alémanique pour le premier, francique pour le second), le flamand de la région de Dunkerque (dialecte haut germanique mais différent du néerlandais), le basque (langue d’origine non établie, non indo-européenne, c’est-à-dire plus ancienne que l’arrivée des gaulois). On peut y ajouter le corse (dialecte italique proche du pisan) et le catalan du Roussillon qui sont romans comme le français mais ne sont pas rangés dans l’ensemble gallo-roman. Par ailleurs la réussite du renouveau du catalan redevenue langue officielle en Espagne et de l’identité culturelle propre en Corse font que l’on utilise improprement le mot langue pour ces idiomes.
Outre les langues citées, la France comprend un vaste domaine dit gallo-roman,
Lui-même partagé en trois zones : le gallo-roman septentrional ou langue d’oïl, le gallo-roman méridional ou langue d’oc et une zone intermédiaire à l’est appelé Francoprovençale. Plusieurs hypothèses ont été proposées pour rendre compte de cette division. L’Occitanie aurait acquis une spécificité ethnique avant l’invasion celte (IXe avant J.C.) et aurait été faiblement celtisée puis fortement romanisée (dès le IIe siècle avant J.C.). Ou, autre cas de figure, ce sont les invasions germaniques qui sont déterminantes et les trois aires gallo-romaines correspondraient aux aires de peuplement des Francs, des Burgondes, et des Goths.
La langue parlée sur le territoire gaulois
Est une forme altérée du latin pendant la période comprise entre la conquête romaine et le règne des Carolingiens. Les premiers textes romans dont on dispose sont les “serments de Strasbourg” prononcés en 842 par les héritiers de Charlemagne et un texte religieux, la « Cantilène de sainte Eulalie » (881) et c’est à cette période que l’on décèle une ligne de démarcation linguistique correspondant au tracé de la Loire pour les langues d’oc et d’oïl.
D’après Encyclopédia Universalis
Idiome :
- Langue envisagée comme ensemble des moyens d’expression propres à une communauté.
- Parler (langue, dialecte) propre à une région, à un groupe social.
(Définition du Robert)