Le Francoprovençal : Une langue et une culture régionale

VERSION COURTE :

LE FRANCOPROVENCAL

Le Francoprovençal c’est quoi ?

La langue francoprovençale est la langue romane (ou si l’on désire une autre terminologie, la variété de roman) qui représente le mieux le produit de la latinisation de la Gaule du nord, à partir de sa capitale, Lyon (Gaston Tuaillon)

Le Francoprovençal c’est une langue qui regroupe tous les patois de la région décrite ci-dessous dans la carte des « Langues Régionales ». Elle n’existe nulle part à l’état pur, elle existe dans tous les patois, mais surtout associée à d’assez fortes particularités locales. C’est donc une langue dialectale (forme régionale nettement distincte d’une langue), une langue qui n’existe que sous la forme de l’infinie variation géolinguistique. (« Parlons Francoprovençal » de Dominique Stich).

Patois : parler local employé par une population généralement peu nombreuse, souvent rurale. (Définition du dictionnaire : Le Robert)
La spécificité du domaine « Francoprovençal » n’a été reconnue qu’à la fin du XIXe siècle et sa graphie francoprovençale, en un seul mot, sans trait d’union, est un moyen pour les spécialistes de montrer l’unité d’un domaine qui n’est pas un mélange de français et de provençal
Le francoprovençal est une langue autonome possédant des caractéristiques particulières.
C’est au niveau phonétique que le francoprovençal présente les évolutions les plus originales mais il serait bien difficile de les expliciter ici.
Par contre, il est utile que l’on sache qu’il existe d’une commune à l’autre des différences de prononciation des mêmes mots.

Ainsi dans le Beaujolais ont dit « Oua » pour « Oui » cependant ici le a est plus accentué que là.
Ici se dit « iqué » à Villié-Morgon et « itié » à Amplepuis.

Ce sont là, des différences minimes qui n’apportent pas de modifications essentielles aux règles enregistrées.
Un Lorrain et un Provençal accentuent différemment le français sans que, pour autant, la grammaire en subisse le plus léger changement.
(De Villié Émile « Le Patois Beaujolais » et de J.B. Martin « Le Francoprovençal de poche »).

Si nous comparons les différents dialectes du francoprovençal tant au niveau de l’écriture que de la phonétique. Nous découvrons à la fois la diversité et l’unité profonde de la langue Francoprovençale, parfois appelée « Arpitane ».

Le Patois, avec ses différences, avec son charme, tel qu’on le parle, tel qu’on l’écrit et tel qu’on l’aime a grand besoin d’être valorisé.







 D’où vient le Francoprovençal ?

Après la conquête de la Gaule, les Romains imposent leur langue aux populations locales. Il ne subsiste de la langue gauloise que quelques mots qui étaient utilisés dans la vie courante.

A la chute de l’empire romain, de nombreux peuples germaniques, les wisigoths, les francs, les burgondes vont à leur tour influencer, ce qu’il est convenu d’appeler le “gallo-romain”, sans pour autant le supplanter.  

A la fin du premier millénaire, les langues parlées par le peuple n’ont plus rien à voir avec le “latin classique”. C’est pourquoi, en 813, le concile de Tours décide que les homélies ne seront plus prononcées en latin mais en “langue romane rustique”. Sous l’effet de ces contacts entre les populations aux usages linguistiques différents mais aussi en raison de communautés qui se transformaient, le latin parlé en Gaule se modifiait à son tour en se diversifiant et en donnant naissance à des parlers dont les différences étaient plus ou moins sensibles suivant les régions.

En fait, il y a déjà longtemps que le territoire de France se trouve partagé en trois grandes zones linguistiques : oïl, oc et francoprovençal.

Le Francoprovençal réunit tous les patois des régions ci-dessus.

Où est parlé le Francoprovençal ?

Prenons une carte de géographie : le domaine d’oïl (ou de oui), au nord, la langue d’oc (ou du oui), au sud entre ces deux zones, encastré dans la partie orientale se trouve  un troisième domaine que l’on ne peut classer ni dans la langue d’oïl, ni dans la langue d’oc, c’est le domaine francoprovençal.

Le francoprovençal est une langue internationale ?

Le domaine du francoprovençal s’étend sur deux pays limitrophes : Italie-Val d’Aoste, vallées piémontaises ; Suisse, presque toute la partie romande. L’aire francoprovençale en France recouvre 11 départements, dont 7 dans leur plus grande partie ou leur totalité : Savoie et Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Ain, Jura, et quatre pour une petite partie : Drôme, Ardèche, Saône -et-Loire, Doubs.

Se souvenir de nos racines paysannes et de nos cultures anciennes.

Le Francoprovençal :

La création de l’expression franco-provençal

est due au linguiste italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 :

« J’appelle franco-provençal un type linguistique qui réunit, en plus de quelques caractères qui lui sont propres, d’autres caractères dont une partie lui est commune avec le français (un des dialectes de langues d’oïl) et dont une autre lui est commune avec le provençal, et qui ne provient pas d’une tardive confluence d’éléments divers, mais au contraire atteste de sa propre indépendance historique, peu différente de celle par lesquelles se distinguent entre eux les autres principaux types romans. »

— Graziadio Isaia Ascoli

Ce mot est désormais écrit en un seul mot, sans trait d’union, afin d’éviter la confusion et de souligner le caractère indépendant de cette langue. Le terme « provençal », au moment où Ascoli écrit ces lignes, ne se réfère pas uniquement à la langue de la Provence, mais à l’intégralité de la langue occitane. En effet, l’occitan, avant d’obtenir son nom de baptême définitif, en a reçu plusieurs : limousin puis provençal.

La suppression du trait d’union, proposé au colloque de dialectologie francoprovençale de 1969 à l’université de Neuchâtel traduit lexicalement la volonté de créer une identité propre et plus marquée ; elle vise également à éviter de suggérer que la langue se borne à une simple juxtaposition d’éléments issus des langues d’oïl et d’oc.

C’est sous cette dénomination que cette langue est officiellement reconnue

Source : Wikipédia

Cette statue évoque de façon pertinente l’histoire même de nos patois.
Ses bras et ses jambes cassés traduisent les attaques que nos langues régionales ont dû
subir en particulier au cours des deux siècles écoulés.
Cependant son frais visage et son sourire nous laissent espérer que son avenir n’est pas encore scellé.
Vive le Francoprovençal !

René Corgier “Los Amis du Dzordzes” (LADD Amplepuis)


Version longue : en savoir plus