2ème Rencontre Culturelle et Festive
samedi 27 août 2022
Vivons le patois à St Martin-en-Haut
Bienvenoua à tou pa ina jornô de patois
Journée festive et culturelle du francoprovençal à Saint-Martin-en-Haut (Rhône)
Ina jornô de patois à San Martchïn d’in’Haut
La Fédération Ouest du Francoprovençal (FédOF) a souhaité promouvoir notre langue régionale, le francoprovençal, regroupant tous nos patois, lors d’une journée culturelle et festive.
La première manifestation, organisée par « Los Amis du Dzordzes », avait eu lieu à Amplepuis (Rhône) le 27 août 2016. Puis l’épidémie du Coronavirus a donné un coup d’arrêt aux fêtes départementales, régionales et internationales. Il a fallu attendre cette année pour reprendre ces rencontres et la seconde édition, organisée par les « Amis du Francoprovençal en Pays Lyonnais » (AFPL) sous l’égide de son président Lucien Piégay et de son équipe, s’est déroulée le samedi 27 août 2022, à Saint-Martin-en-Haut.
Cinq autres groupes adhérents à la Fédération Ouest du Francoprovençal étaient présents : l’Écomusée Maison de Pays en Bresse de Saint-Étienne-du-Bois et l’association Patois, Traditions et Métiers d’Autrefois de Saint-Trivier-de-Courtes pour le département de l’Ain, Los Amis du Dzordzes d’Amplepuis, Lous Greneuillards du Biaudzeulé de Saint-Julien-en-Beaujolais et Patrimoine de Monsols pour le département du Rhône, ce qui représentaient une centaine de personnes. Chaque groupe, portant le costume traditionnel de leur région, avait confectionné un panneau pour se présenter et montrer ses réalisations.
La journée comportait deux parties, articulées autour d’un repas convivial. Dans son mot de bienvenue, le président des Amis du Francoprovençal en Pays Lyonnais rappela qu’il existait une activité de patois à la MJC depuis 1997, et que le village était un terreau de patoisants. René Corgier prit la parole en tant que président de la Fédération Ouest du Francoprovençal, puis Jean-Luc Guyot, adjoint au maire, nous présenta la commune et ses atouts au niveau touristique.
Michel Bert commenta la nouvelle loi Molac, qui donne aux langues de France, dont la nôtre, le statut de langues d’enseignement. Jean-Baptiste Martin, professeur émérite, auteur, spécialiste des langues régionales, évoqua la riche œuvre de Guillaume Roquille, écrivain de Rive-de-Gier, remarquable « poète ouvrier » du XIXe siècle, auteur de poèmes écrits en patois, entre autres, sur les conditions de la société à cette époque (1804-1860). Il nous renseigna ensuite sur la vraie définition des mots dialectes, patois, langue, également sur l’origine et les diverses variations de nos patois, à partir du latin. Nous avons noté avec plaisir la présence d’Aya Sano, universitaire japonaise spécialiste du francoprovençal.
L’entrée du public était libre l’après-midi, et les groupes se succédèrent sur le podium, pour le bonheur de toutes les personnes présentes. En dépit du fait que les rangs des patoisants s’éclaircissent, la réussite de cette journée est très encourageante. La participation vivante des associations, présentes par leurs chants, leurs contes et leurs récits, motivent tous les locuteurs et sympathisants de notre langue, et renforcent le sentiment d’appartenance à une langue à la fois régionale et internationale.
Ce fut une journée hors du commun, comme le sont d’ailleurs les autres rencontres, où l’on ressent un enthousiasme chaleureux et à la fois une ferveur profonde pour une langue particulière toujours vivante, que nous aimons. Une telle journée est à renouveler pour la sensibilisation et la promotion de notre belle langue régionale.
Si je ne volons pôs qu’a petafino, o faut lo parlô et lo chantô, çu patois. Si nous ne voulons pas le voir disparaître il faut parler et chanter ce patois.